Alors que s’annonce la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), le devenir des territoires de Roissy-Charles-de-Gaulle recèle de multiples enjeux financiers et stratégiques.
Les territoires aéroportuaires de Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG) sont dans une situation ambivalente. De nombreux projets y sont engagés, tant sur le territoire de la Communauté d’agglomération (CA) Roissy Pays de France que sur celui de l’ex-CA Terres de France devenue établissement public territorial (EPT) Terres d’Envol. En même temps, ils connaissent un important niveau d’incertitude qui porte paradoxalement sur le devenir et les actions d’opérateurs jusqu’ici publics ou semi-publics : l’autorité aéroportuaire (Aéroports de Paris [ADP]) et les institutions locales.
En premier lieu, figure la privatisation d’ADP engagée en 2005 mais dont l’État restait l’actionnaire majoritaire et le régulateur. Le projet de loi PACTE1 va plus loin avec le passage d’un opérateur aéroportuaire de plein exercice à une concession de soixante-dix ans. Le projet de loi énonce des règles d’indemnisation préalable, mais l’étude d’impact est muette sur le montant des versements nécessaires et le solde net de l’opération de privatisation.
Cette privatisation se fait à l’aveugle. On perçoit bien la stratégie financière de l’État et aussi la montée de l’État régulateur (cf. les travaux d’Yves Crozet), bien que celui-ci n’ait pas affiché d’objectifs clairs. Les collectivités territoriales d’Ile-de-France et de l’Oise pourraient devenir actionnaires, mais on est encore dans l’ignorance des équilibres futurs. Il faut noter la présence d’un comité des parties prenantes devant permettre la discussion de toutes les questions concernant la plateforme de Paris-CDG.
Article à retrouver dans la revue urbanisme : https://www.urbanisme.fr/nouvelles-figures-du-droit-a-la-ville/magazine-412/PROJECT#anchor_1603